Marié et père de trois garçons, nantais pur jus, même si son port d’attache est dans le Morbihan à La Trinité-sur-mer, Ce marin autodidacte a navigué sur tout ce qui flotte sur une coque. En trimaran océanique, sa toute première saison a été formidable : deux victoires et quatre podiums. Et surtout dernièrement vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe !
La compétition, il l’aborde logiquement comme la plupart des aventuriers des mers : via le Mini. Une coque de noix de 6,50 m, à bord de laquelle depuis 1977 ceux qui veulent tâter du grand large s’enhardissent et finissent par traverser l’Atlantique à l’ancienne, avec de faibles moyens et pas de communication possible avec l’extérieur. Armel s’y frotte une première fois en 2001, mais c’est en 2003 qu’arrive la consécration. Grand vainqueur de la mythique transatlantique, Armel Tripon va s’appuyer sur cette grande performance pour intégrer quelques années plus tard la très exigeante Classe Figaro Bénéteau. C’est l’heure du professionnalisme, de l’apprentissage du très haut niveau.
Pendant sept saisons, il décrochera quelques podiums et bons résultats et traversera l’Atlantique au moins une fois par an, en solitaire ou en double. La taille du bateau n’est plus la même (10 mètres) et la monotypie exige beaucoup de rigueur et de méthode : quand tous les concurrents ont le même bateau et que le niveau est au plus haut, il faut se surpasser…
C’est ce qu’il fera également en Class40 après l’expérience Figaro, avec là aussi quelques bons résultats (victoire sur Les Sables-Horta, podiums…). Déterminé et bosseur, le marin nantais décroche ensuite un budget pour un IMOCA. Contre toute attente, il offre une vraie opposition aux stars de la voile pendant les courses de préparation. Puis en 2014, il décroche en solitaire une magnifique place de quatrième sur la prestigieuse Route du Rhum, juste derrière trois héros du Vendée Globe : François Gabart, Jérémie Beyou et Marc Guillemot. Surprise totale dans le milieu où pas grand monde ne l’attendait à un tel niveau de performance.
Mini 6.50, Figaro, Class40, IMOCA… de 6,50 m à 18,28 m Armel a bouclé la boucle des monocoques océaniques de compétition. Son intérêt se porte alors logiquement vers les bateaux à plusieurs coques, ces trimarans rapides et spectaculaires, véritables machines à créer du vent et Armel se voit confier la barre du Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT. Il apprend vite, en s’entourant de jeunes marins expérimentés sur ce genre de bateau comme… Vincent Barnaud, son boat captain avec qui il a participé à la Transat Jacques Vabre 2017. Sur six courses à la barre de RÉAUTÉ CHOCOLAT il s’est offert deux victoires, deux places de deuxième et deux places de troisième dont une sur la fameuse Transat Jacques Vabre !
En 2018, Armel Tripon effectuait sa toute première transatlantique en multicoque en solitaire sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ainsi que sa vingtième transatlantique. Deux ans seulement après son arrivée sur le circuit Multi50, Armel et son Multi50 Réauté Chocolat ont remporté la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2018 en 11 jours 7 heures 32 minutes et 40 secondes !
En 2019, le skipper Nantais Armel Tripon s'associe au sponsor L'Occitane en Provence et fait confiance à l'architecte naval Sam Manuard pour construire un IMOCA denrière génération. Ce plan scow dévoile ses performances petit à petit jusqu'au Vendée Globe où il est le plus rapide entrre l'équateur aller et l'équateur retour. " Le bateau va vite tout le temps, il est moins dur que beaucoup d’autres. Je ne serais pas surpris de voir ce type de bateau fleurir assez rapidement dans la Classe IMOCA. " Victime de plusieurs avaries et de conditions météorogliques non favorables, Armel Tripon termine à la 11ème place, mais il aura su montrer les grandes prouesses que pouvaient faire les nouveaux foilers.
Après un retour en Multi50 avec l'association les P'tits Doudours, Armel Tripon annonce en 2021 son souhait de disputer le Vendée Globe 2024 à la barre d’un IMOCA né du ré-emploi de fibres de carbone déclassées, fruit de la collaboration avec le Technocentre d’Airbus à Nantes. Deux ans plus tard, ce projet devient une réalité dont la construction a débuté il y a quelques jours au sein du Chantier Duqueine Atlantique, en Loire-Atlantique. Issu d’un plan VPLP et drapé dans le moule du bateau de Boris Herrmann, ce monocoque portera les ambitions sportives d’un skipper déterminé à démontrer qu’il est possible de combiner performance et éco-responsabilité et toute l’énergie et l’engagement des soignants des P’tits Doudous qui donneront leur nom au bateau, soutenus par tout un collectif d’entreprises engagées auprès de l’association.