Présentation
En confiant à Samuel Manuard le soin de concevoir son IMOCA, le skipper Armel Tripon frappe fort : L’Occitane en Provence ne ressemble en rien à ses « confrères » avec son étrave de scow, sa largeur modérée et ces foils surélevés.
L’architecte a déjà dessiné des voiliers de course de plus en plus larges à l’étrave, jusqu’à concevoir un véritable scow. L’Occitane en Provence est de ce point de vue radical. Construit chez Black Pepper Yachts, le monocoque touche l’eau au début de l’année 2020 puis installe ses foils à la fin de l’hiver.
Les performances semblent à la hauteur des ambitions du projet, et surtout l’IMOCA mouille fort peu, ce qui est un avantage sensible pour un tour du monde en solitaire. Sam Manuard, qui a déjà collaboré à la conception des foils de Maître CoQ pour Jérémie Beyou en 2015 (devenu Initiatives-Cœur, puis La Mie Câline) a totalement revu l’implantation de ces appendices qui sortent au niveau du livet a contrario des autres monocoques.
Après un abandon sur la Vendée Arctique-Les Sables d'Olonne, Armel Tripon révèle tout le potentiel du bateau lors du Vendée Globe 2020-2021. Malgré une 11ème place, notamment à cause d'un problème de hook en début de course (il pointe alors à la 32ème place dans le golfe de Gascogne), l'Occitane en Provence démontre que les foilers dernière génération sont redoutables dans des conditions de mer assez clémentes, signe le meilleur chrono de la flotte dans les mers du Sud, parcourant les 28 315 milles de son tour du monde à la moyenne de 13,93 nœuds.
A la fin du Vendée Globe, Louis Burton, troisième de l’épreuve, jette son dévolue sur le plan Manuard. Sous ses nouvelles couleurs, il termine 5ème de The Ocean Race Europe, sa première course, et est victime d’un démâtage seulement dix heures après le départ de la Transat Jacques Vabre avec son co-skipper Davy Beaudart. Après un long chantier d’hiver, Bureau Vallée 3 termine second de la Guyader Bermudes 1000 Race et 5ème de la Vendée Arctique-Les Sables.
La saison 2022 ne se termine pas au mieux pour Louis Burton puisqu'il démâte de nouveau lors de la Route du Rhum. C'est un choc pour le skipper et son équipe technique, qui investisse beaucoup de temps pour comprendre la cause de cet avarie et les améliorations à effectuer. S'en suit un nouveau long chantier : évolution des voiles, de l’informatique et de l’électronique, réduction du phénomène de vibration des foils à haute vitesse, à partir de 33-34 nœuds et une modification de l’étrave qui était déjà prévue auparavant.
Remis à l'eau à Port-La-Forêt, le bateau a rejoint son port d'attache, Saint Malo, quelques semaines avant la Rolex Fastnet Race, où le duo Burton-Beaudart finiront 10ème, une très belle place vu le plateau d'IMOCA. Louis et Davy participent à l'ensemble des courses de l'année avec toujours pour objectif de poursuivre l'apprentissage de cette machine volante hors du commun.