Rien ne prédisposait Romain Attanasio à devenir marin, puisqu’il est né dans une famille de skieurs de haut niveau, originaires des Hautes-Alpes. Enfant, il passait toutes ses vacances chez un grand oncle à Port Navalo. Celui-ci l’emmenait en mer à bord de son Poker, un petit croiseur familial des années 70. Les destinations étaient alors peu lointaines : Houat, Hoedic, Belle Ile-en-Mer, le Golfe du Morbihan.
Le virus de la navigation est pris. Adolescent, Romain se passionne pour les grandes courses au large depuis sa chambre de pensionnat, du côté de Compiègne. Il fait du dériveur au club local puis, contre toute attente, parvient à intégrer la section sport-études de La Baule, en laser. En une année scolaire, il s’y découvre un vrai talent de régatier.
Il parvient à monter un projet Mini 6.50 mais en 1999, une énorme tempête secoue le Golfe de Gascogne et sa première expérience de grande course au large – la Mini Transat – est effrayante : bateau retourné, il est sauvé in extremis par un cargo, puis hélitreuillé et rapatrié en Espagne puis en France.
Sans vêtements, sans papier et avec un look improbable, « je débarque à Orly en tongues et survêt’, un sac-poubelle à la main… Aujourd’hui, je serais arrêté par la police avec un look pareil !»
Échec ? Pas exactement, car son partenaire d’alors a trouvé l’expérience du départ enthousiasmante et lui donne les moyens de poursuivre en Figaro Bénéteau. Romain intègre le Pôle Finistère de Port-La-Forêt, la voie royale pour un Figariste. Il en devient l'un des piliers, alignant d’excellents résultats sur La Solitaire du Figaro ou encore la Transat AG2R. Il enchaînera dix saisons, tout en naviguant aussi pour les meilleurs en multicoque, à l’époque des trimarans Orma : avec Michel Desjoyeaux d’abord sur Géant, puis avec Franck Cammas sur Groupama. Fin stratège, il est souvent embauché au titre de navigateur.
Après avoir bouclé son premier tour du monde lors du Vendée Globe 2016-17 en 110 jours, Romain choisit de renouveler l'expérience quatre ans après sur l'ancien IMOCA de Fabrice Amedeo (Gitana80 conçu pour Loick Peyron). Il finit alors son tour du monde en solitaire 14ème en 90 jours.
Quelques semaines après avoir franchi la ligne d'arrivée du tour du monde, Romain a annoncé le rachat de Malizia de Boris Herrmann, un foiler puissant et performant, ainsi que l'arrivée à ses côtés de l'entreprise Fortinet, spécialiste en cyber-sécurité. Avec Best Western également comme partenaire fidèle, Romain peut désormais viser le Vendée Globe 2024 sereinement et avec de belles ambitions.
En 2021, malgré la phase de découverte de son nouveau bateau, le skipper prend part aux épreuves des IMOCA GLOBE SERIES et termine à la une septième très belle place sur la Transat Jacques Vabre avec son grand complice, Sébastien Marsset. L'année suivante, il termine 10ème de la Route du Rhum en solitaire.
En 2022, le marin part à la rencontre des collaborateurs de son sponsor Fortinet de Londres à Lisbonne en passant par Gosport, et cette aventure continue en 2023. En effet, Romain mettra cette fois-ci cap vers la Méditerranée où il s'arrêtera dans les ports de Marseille, Gênes et Barcelone avec toujours le même objectif de faire découvrir le monde de l'IMOCA à ces partenaires.
À la barre de son IMOCA datant de 2015, Romain rivalise avec les ténors du circuit, notamment lors de la Route du Rhum 2022, où il décroche la 10e place. Cette performance remarquable se répète un an plus tard en solitaire lors du Retour à La Base.