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Actuellement installé à Barcelone avec l'équipe Orient Express Racing, le challenger français pour l'America's Cup, Franck Cammas garde garde un œil attentif sur les progrès de la flotte IMOCA, dans ce qui s'avère être une traversée inhabituelle de l'Atlantique Nord.

Selon Franck Cammas, les 28 skippers engagés dans cette transatlantique de 3 600 milles, qui aurait théoriquement dû être rapide et principalement avec des vents arrière, ont été confrontés à une série d'obstacles en tentant de progresser vers l'est, en direction de l'arrivée aux Sables d'Olonne

« Cette course a suivi un routage non conventionnel par rapport à la météo habituelle », déclare Cammas à la Classe. « Cette fois-ci, les conditions météorologiques ont été très stables et n'ont pas beaucoup évolué. Les concurrents ont dû franchir une série de murs successifs. »

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« Parfois, ils y parviennent, parfois non, car les mouvements sont très lents et on peut rester en arrière pendant longtemps. Le premier mur a été rencontré il y a cinq jours, et seulement deux bateaux ont réussi à le franchir : le leader Charlie Dalin et Boris Herrmann, alors en deuxième position. Après cela, la course était pratiquement jouée pour le vainqueur. »

Ce matin, après sept jours et demi en mer, Dalin, au centre de la course à bord de Macif Santé Prévoyance, mène largement, avec environ 870 milles à parcourir jusqu'à l'arrivée. Le grand changement des dernières 24 heures a été la chute de Boris Herrmann dans le classement. Confronté à des vents légers, il a dû contourner une zone de haute pression située à près de 900 milles au nord-nord-ouest de la position du leader.

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Le skipper allemand de Malizia-Seaexplorer est passé de la deuxième à la onzième place, laissant grimper au classement les concurrents situés au sud des Açores, mené par Thomas Ruyant sur Vulnerable. Cependant, le podium est encore à la portée de Boris Herrmann car il peut depuis quelques heures accélérer à nouveau dans un flux de nord ouest. Avec une vitesse moyenne de 22 nœuds, il était ce matin le plus rapide de la flotte.

La bataille intense qui se joue au sud de la zone d'exclusion des Açores, est, selon Franck Cammas, exactement ce que les skippers souhaitent pour se préparer au Vendée Globe. « En termes d'entraînement, c'est une très bonne course dans le sud avec ce groupe car il y aura de nombreux angles de vent différents jusqu'à l'arrivée », explique-t-il.

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Parmi les prétendants dans le sud figure Jérémie Beyou, avec qui Cammas a travaillé avant de rejoindre la Coupe de l'America. Il a été en contact avec le skipper de Charal ces derniers jours, qui est à seulement quatre milles derrière le Britannique Sam Goodchild, en troisième position, et à cinq milles derrière Ruyant. « J'ai discuté avec Jérémie de ses sensations avec le bateau. Les nouveaux foils représentent un bon pas en avant, surtout au portant, ce qui était l'objectif. »

« Son moral est bon car il est satisfait de la vitesse du bateau,» ajoute-t-il, « Cependant, il espérait rivaliser avec les deux premiers bateaux et avec Charlie, mais cela n'a pas été possible. Pour l'instant, le duel avec Thomas Ruyant sera très intéressant pour Jérémie. Ils sont très proches et finiront très probablement au coude à coude. Il se concentre là-dessus. »

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Qu'il monte sur le podium ou non, Boris Herrmann aura marqué cette course et The Transat CIC qu'il termine à la seconde place derrière Paprec Arkéa. Pour Franck Cammas, Malizia-Seaexplorer est la révélation de la saison. « Malizia-Seaexplorer est la grande surprise de l'année, le bateau est devenu très polyvalent. Nous savons que c'est peut-être le meilleur bateau au portant par vent fort, et ces conditions seront cruciales lors du Vendée Globe autour de l'Antarctique », déclare-t-il.

Expert en optimisation des performances, Franck Cammas estime que la participation de Team Malizia à The Ocean Race l'année dernière a été déterminante pour leur amélioration. « Leur confiance a été renforcée en traversant déjà les mers du Sud avec le même bateau qu'ils utiliseront pour le Vendée Globe », explique-t-il. « Les améliorations apportées depuis The Ocean Race ont été effectuées de manière efficace grâce aux enseignements tirés de cette course ».

A regarder le groupe du Sud, Cammas ne les envie pas. Ils devront remonter vers les Sables d'Olonne au près. « Cela ne va pas être très confortable pour eux », résume-t-il.