Armel Tripon pense déjà à un autre Vendée Globe et partage son amour pour son bateau
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Si vous aviez la chance de parler à Armel Tripon pendant ce Vendée Globe, vous échangeriez avec un homme qui savoure chaque minute de son premier tour du monde en solitaire et un skipper bouillonnant d'énergie positive et d'enthousiasme.
Nous avons contacté Armel pour lui poser quelques questions alors que son IMOCA L’Occitane en Provence, dessiné par Sam Manuard, naviguait toujours vers l'est, à 500 milles au sud de l'île du sud de la Nouvelle-Zélande.
Armel a commencé cette course en gérant un problème de blocage de drisse qui l'a obligé à grimper deux fois en haut de son mât. Les retards l'ont écarté du peloton de tête mais, depuis, le marin de 45 ans, originaire de Nantes et basé à La Trinité-sur-Mer, réalise une remontée spectaculaire.
Après avoir pointé jusqu’à la 24ème place, avec plus de 2 000 milles de retard sur les leaders à l’entrée du Grand Sud, le skipper est maintenant en 14ème position, à 1 340 milles du groupe de tête et rattrape Romain Attanasio qui est seulement 160 milles devant lui.
Nous avons commencé par demander à Armel son avis sur son ami et architecte, Sam Manuard, qui a dessiné ici son premier IMOCA, un bateau qui suscite beaucoup d'intérêt, tant pour son élégance que pour son étrave arrondie, ses foils originaux ou encore ses accélérations fulgurantes.
© Pierre Bouras
Son skipper en est tombé amoureux
"Mon message pour Sam ?"interroge Armel. "C'est un franc-tireur, un homme incroyable et quelqu'un capable de dessiner ce genre de bateau," lance-t-il. "Je pense que ce bateau n'est pas loin du bateau parfait"poursuit-il, avant d’ajouter : "Je pense que nous pouvons surement améliorer encore certains détails et être plus précis parfois mais, de mon point de vue, ce bateau est vraiment parfait."
C'est une belle reconnaissance de la part d'un skipper sur une course où ce n'est pas toujours le cas et où parfois des relations d'amour-haine se développent entre les marins et leurs bateaux. Armel affirme également que le bateau-fusée peut être encore plus performant. "Avec les règles IMOCA de l'année prochaine, nous pourrons ajouter un peu plus de ‘rake’ de mât (bascule)et il sera encore plus rapide."
© PIERRE BOURAS
Revenir dans quatre ans
C'est son premier Vendée Globe mais Armel sait déjà que ce ne sera pas son dernier. Sur cette édition, il veut essayer de rattraper le plus de bateaux possible mais il dit qu'il n'en aura pas fini avec le Vendée Globe quand il rentrera aux Sables d'Olonne.
"Bien sûr que j'aimerais revenir me battre avec les leaders," déclare-t-il. "J'aime le Vendée Globe et ce genre de course mais ce sera différent si je suis aux avant-postes. Et je reviendrai avec une meilleure connaissance, parce que je manque d’expérience et plus de milles sur ce bateau. Je serai plus en confiance encore pour pousser plus fort."
Nous avons aussi interrogé Armel sur la vie à bord après 46 jours de mer et il affirme que son bateau est "taillé pour un marin"(encore une fois, ce n'est pas ce que l'on entend d’habitude à propos des IMOCA modernes qui offrent à leurs skippers une expérience sans compromis et ce, dans presque toutes les conditions).
Armel écoute de la musique pour se détendre ; il aime le rock quand le bateau va vite ou le classique et le jazz pour les moments plus calmes et dans les airs légers. "La musique est vraiment importante parce qu'elle arrête le bruit du bateau et ce genre de bateau est vraiment bruyant."
Puis, il évoque le pur plaisir de son incroyable aventure - naviguer seul autour du monde sur l'un des monocoques les plus rapides jamais construits. "J'aime vraiment vivre cette course…vivre et apprécier ce genre de voyage... et vraiment, au début vous ne savez pas comment ni où vous irez... mais le Vendée Globe n'est qu'un rêve et il devient une réalité jour après jour, nuit après nuit ; wow ! c'est incroyable".
Il dit aussi que sa famille ne lui manque pas trop, parce qu'il s'est préparé mentalement, dans une bulle à l'écart. Mis à part à quelques moments, la méthode semble fonctionner. "Parfois, c'est sûr, ils me manquent," dit-il. "Mais j'étais préparé et je savais que c'était trois mois sans les voir et je ne suis pas triste."
Enfin, pour notre dernière question, nous lui avons parlé de son sponsor L'Occitane en Provence, une grande entreprise suisse qui a des points de vente dans les rues principales du monde entier. Et le skipper a souhaité un joyeux Noël à tout le personnel de l'entreprise.
"Je suis vraiment fier et heureux de participer à cette course autour du monde, sous les couleurs de L'Occitane en Provence. La marque est énorme dans le monde entier et d'être représentée par un petit bateau qui fait le tour du monde, c'est super,"conclut-il.
Propos receuillis par Ed Gorman (traduit de l'Anglais)
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