Coup de frein pour Sébastien Simon
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Même les plus grands coups stratégiques peuvent se heurter à l’inflexible loi de l’imprévu. Ce dimanche après-midi, la nouvelle est tombée comme une lame : Sébastien Simon a cassé le foil tribord de son IMOCA.
Une tuile forcément difficile à encaisser pour le skipper de Groupe Dubreuil qui, après des jours de vitesses supersoniques (avec à la clé le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en solitaire et en monocoque : 615,33 milles parcourus entre les 26 et 27 novembre derniers), de stratégie brillante mais aussi d’audace délicieusement culottée, occupe actuellement la deuxième position de la flotte de ce 10e Vendée Globe. S’il poursuit sa course, le vendéen va irrémédiablement ralentir la cadence en bâbord amure. Sa détermination demeure toutefois intacte.
"Mauvaise nouvelle à bord de Groupe Dubreuil. Cette nuit, j’ai perdu le foil tribord. J’étais en train de dormir quand le bateau est parti au tas d’un coup. Je suis allé dans le cockpit pour choquer les écoutes. J’ai très vite perçu aux sensations que quelque chose clochait, le bateau ne répondait plus de la même manière. Rapidement, j’ai compris de quoi il s’agissait. Je suis allé vérifier sur le pont et le foil était cassé au niveau du coude, sa partie la plus courbée." a relaté Sébastien Simon qui n’a rien entendu de significatif, possiblement parce qu’il avait ses bouchons anti-bruit vissés dans les oreilles, et qui n’a pas non plus d’explication pour cette avarie, une vraie punition infligée à sa course.
« C’est d’autant plus frustrant que cela faisait plusieurs jours que j’étais au ralenti vu les conditions de mer. J’essayais de préserver le matériel au maximum en gardant en tête l’objectif d’aller au bout du Vendée Globe », a détaillé le Sablais dont la déception est là, tapie dans les plis de son ciré détrempé. « C’est vraiment très dur à encaisser. En tout cas, la course n’est pas finie. Je vais aller au bout. J’arrive à contenir l’avance que j’ai sur le reste de la flotte pour le moment et je suis sûr que le tour du monde nous réserve encore de très belles surprises. Cela fait partie du jeu, c’est un sport mécanique. Maintenant il s’agit de rester concentré et de se faire plaisir », a ajouté Sébastien qui va poursuivre sa circumnavigation avec le même courage dont il fait preuve depuis le début. « Sur bâbord amure, je vais perdre aux alentours de 30% de vitesse, ce qui n’est pas rien, mais l’appendice bâbord est préservé et on a d’ores et déjà fait la plus grande partie du tour du monde en bâbord », a relevé le navigateur, prêt à faire une pétition contre les lois de Murphy mais certainement pas à se contenter de jouer les figurants, ce qui n’a rien d’étonnant quand on voit avec quel panache il gère sa course depuis de départ des Sables d’Olonne, il y a tout juste un mois.
Gérer son avance
Cette semaine après le passage des îles Crozets, tout comme Charlie Dalin, il a avancé ses pions avec une audace calculée, laissant ses concurrents directs ruminer leurs choix comme des amateurs de Monopoly coincés sur la case "Prison". Son handicap ne sera évidemment pas simple à gérer lors des prochaines semaines mais qui sait… Rien n’est jamais écrit et tout se joue bien souvent à très peu de chose. Le skipper de MACIF Santé Prévoyance l’a d’ailleurs rappelé ce matin, lors de la vacation officielle : « Ça a été assez engagé pour réussir à rester en avant de la zone fermée de basse pression atmosphérique. J’ai vraiment essayé de tirer le moindre dixième de nœud du bateau pour gagner dans l’Est. Plusieurs fois, j’ai senti le souffle de la dépression dans mon cou. Heureusement, ça s’est bien passé », a détaillé le leader qui a clairement pris l’autoroute pendant que les autres cherchaient encore la sortie du rond-point. Maintenant, bien calé en tête, il ne s’emballe pas pour autant. « Ceux de derrière (Yoann Richomme et Thomas Ruyant, ndlr) vont revenir avec le système qui va finir par me rattraper. Les écarts vont donc se réduire ces prochains jours », a assuré Charlie Dalin qui compte, dans l’immédiat, entre 250 et 500 milles d’avance sur les rivaux les plus proches, ce qui n’est assurément pas neutre. « C’est pas mal », a concédé le Havrais qui doit normalement franchir la longitude du cap Leeuwin demain matin. « Les Kerguelen sont déjà à 1 500 milles derrière moi alors que j’ai l’impression de les avoir passées hier ou avant-hier. Le temps continue de passer vite sur ce tour du monde ! », a déclaré le marin qui ne défie pas seulement les éléments, mais aussi les conventions.
Source : Vendée Globe
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