Marcus Hutchinson : 'Passer la tempête Coronavirus'

Comme tous les membres de la classe IMOCA, Marcus Hutchinson, le Team Manager du projet Advens for Cybersecurity de Thomas Ruyant, tente de mesurer l'effet de Covid-19 sur ce cycle du Vendée Globe.

Le programme du projet se poursuit mais les travaux sur le bateau ont été suspendus, l'équipe étant maintenant dispersée chez elle. Comme tous les autres membres de la classe IMOCA, Marcus Hutchinson sait que la crise de santé publique est prioritaire et au centre de toutes les préoccupations.

Comme ses collègues de l'IMOCA, Hutchinson n'a aucune idée de la durée de cette crise ni de la date à laquelle ils pourront reprendre la mer. Le bateau est actuellement dans le hangar de Lorient et devait être mis à l'eau début avril.

Hutchinson reconnaît que son équipe est mieux placée pour surmonter cette crise que d'autres qui n'ont pas encore mis à l'eau leur nouveau bateau, ou terminé leur qualification ou même réussi à boucler le budget dont ils ont besoin.

"Nous avons beaucoup de chance, notre bateau est terminé. Il a réalisé deux transatlantiques et nous avons un projet global qui fonctionne bien. De plus, Thomas est pleinement qualifié pour la Vendée et a été sélectionné," déclare l’Irlandais.

Le principal élément à retenir est un nouveau jeu de foils - les "version II" du nouveau plan de Guillaume Verdier - qui est en commande chez Persico Marine à Bergame en Italie mais est maintenant retardé car l'entreprise attend le retour au travail. Pour l'instant, l'équipe pourrait les recevoir à la mi-juillet mais il est déjà presque trop tard pour les utiliser en Vendée.

La question qui se pose est de savoir à quelle vitesse cette équipe et la classe IMOCA en général pourront se remettre en marche une fois cette crise de santé publique passée. Selon Marcus Hutchinson, la course au large en solitaire est mieux placée que beaucoup de grands sports d'équipe à cet égard, mais ce ne sera toujours pas comme si l'on remettait un interrupteur en position "on".

"Il est très facile d'arrêter les choses mais complexe de les remettre en marche," explique-t-il. "Vous ne pouvez pas simplement appuyer sur un interrupteur, les choses seront décalées en termes de lignes d'alimentation.... Nous ne sommes pas seulement des équipes individuelles, mais nous faisons partie d'un écosystème de fournisseurs et d'entreprises qui fournissent des services et fabriquent des choses pour nous. Nous sommes une communauté très soudée et nous sommes tous très dépendants les uns des autres."

Pour le chef de projet, c'est évidemment un moment frustrant. Comme ses rivaux, Thomas Ruyant commençait tout juste à se concentrer sur la partie de l'année consacrée à la navigation lorsque tout s'est arrêté. "Nous arrivions à un stade où nous achevions un cycle de réunions administratives et de gestion pour se concentrer sur l'aspect technique et la navigation. C'était assez normal pour tout le monde un mois avant que nous commencions à régater (la première course était prévue le 10 mai," explique Marcus Hutchinson.

"Pour Thomas, la suspension de l'activité est particulièrement frustrante car il ne veut pas imaginer que quelque chose dans laquelle il a investi tant de temps et d’énergie, et dans laquelle sa famille a investi tant de temps et d’énergie, puisse être remis en question," a-t-il ajouté.

Ed Gorman