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Dans un triomphe mémorable, le skipper français Charlie Dalin signe aujourd'hui une victoire éclatante sur la 10ᵉ édition du Vendée Globe, la mythique course en solitaire autour du monde, tournant ainsi définitivement la page de ses désillusions d'il y a quatre ans.

En effet, Charlie Dalin avait coupé la ligne d’arrivée en premier, mais était entré dans l’histoire du Vendée Globe comme le premier skipper rétrogradé à la deuxième place au classement général après correction des temps.

Cette fois-ci, sa détermination à prendre sa revanche était palpable pour ceux qui le connaissent. Parti en grand favori, il a tenu son rang avec brio, prenant les commandes de la course dès la moitié de la descente de l’Atlantique.

Modeste et peu enclin aux grandes déclarations, le skipper de 40 ans originaire du Havre ne laisse que rarement transparaître ses émotions. Mais aujourd'hui, le soulagement et la joie étaient bien visibles lorsque son IMOCA, MACIF Santé Prévoyance, a franchi la ligne d'arrivée au large des Sables d'Olonne en établissant un nouveau record de 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes.

« Je n’ai jamais vécu des émotions pareilles, c’était un moment incroyable », déclare-t-il. « C’est de loin la plus belle ligne d’arrivée de toute ma carrière. Aujourd’hui, je suis le plus heureux du monde. »

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Il évoque ensuite le chemin parcouru depuis la dernière édition, qui a vu Charlie Dalin et son équipe concevoir un nouvel IMOCA à foils, dessiné par Guillaume Verdier, et démontrer à travers une série de victoires le potentiel de cette machine.

« Ce Vendée Globe 2024 j’en rêve depuis le lendemain de l’arrivée du Vendée Globe 2020. On a travaillé dur avec l’équipe pendant quatre ans, on a tout donné pour faire ce super bateau et le mettre au point. Tout le monde s’est donné à fond et on a atteint l’objectif. », déclare-t-il.

Charlie Dalin repense déjà à sa course et à la rapidité avec laquelle elle semblait s'être écoulée. « J’ai l’impression d’avoir fait une course de 48 heures tellement c’était intense et rapide. », plaisante-t-il. « C’est difficile de croire que c’est déjà fini. J’ai eu quelques soucis, mais vraiment pas grand chose, car j’ai les meilleurs du monde dans mon équipe ! J’avais vraiment un bijou entre les mains pour ce tour du monde. »

Tout au long de ce Vendée Globe, Charlie Dalin a lutté avec ses deux rivaux français, Sébastien Simon, qui est en passe de terminer troisième à bord de Groupe Dubreuil, et son vieux rival Yoann Richomme, avec qui il a mené un véritable “match-race” depuis le passage de la Nouvelle-Zélande. Yoann Richomme, sur Paprec Arkéa, se trouvait à environ 150 milles nautiques de l'arrivée lorsque Charlie Dalin a franchi la ligne et devrait arriver demain matin.

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Charlie Dalin n'a pas manqué de le féliciter. « C’était un match incroyable avec Yoann », déclare-t-il. « Chapeau à lui, c’était son premier Vendée Globe et pourtant on dirait qu’il a fait ça toute sa vie. Il a mené une course exceptionnelle, attaquant comme un fou dans les mers du Sud. C’est grâce à lui qu’on a fait le tour du monde en si peu de temps. Il m’a poussé à toujours renvoyer de la toile, des ris, régler le bateau au mieux, aller chercher les systèmes. C’est ce duel qui nous a permis de battre le record. »

Charlie Dalin est donc désormais le navigateur en solitaire en IMOCA le plus rapide à avoir fait le tour du monde sans escale. Il n'a pas seulement battu l'ancien record de 74 jours établi par Armel Le Cléac’h sur le Vendée Globe 2016-17, il l’a fait avec une avance incroyable de neuf jours et huit heures. Cet exploit souligne à quel point Dalin et Richomme ont brillamment navigué, et démontre la puissance des derniers IMOCA à foils, bien plus performants que sur la dernière édition de la course.

Fidèle à sa réputation, il prend un départ solide depuis les Sables d’Olonne, tenant son rang jusqu’au large du Cap Finisterre. Mais l’Atlantique Nord se révèle capricieux avec des vents faibles.

Le premier tournant décisif arrive au large des côtes brésiliennes. Charlie Dalin, à la barre de MACIF Santé Prévoyance, exploite un système de basse pression pour reprendre la tête de la flotte dans l’Atlantique Sud, filant en ligne droite vers le cap de Bonne-Espérance. Le rythme qu’il impose est sans pitié. Peu à peu, ses concurrents les plus proches cèdent du terrain.

Alors que les skippers entrent dans l’océan Austral, un trio se détache : Dalin, Richomme et Simon, chacun livrant une bataille acharnée pour s’emparer des commandes. Mais pour Dalin, ce rythme effréné n’était que le prélude à un contrôle quasi absolu de la course.

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Le tournant le plus marquant survient lorsque Charlie Dalin et Sébastien Simon choisissent de naviguer devant la dépression au cœur de l'océan Indien, tandis que d'autres – dont Yoann Richomme – contournent le système par le nord. Charlie Dalin prend alors la course fermement en main.

Yoann Richomme attaque et rattrape son rival dans le Pacifique Sud jusqu'à prendre la tête de la flotte. Mais le skipper de MACIF Santé Prévoyance ne se laisse pas faire,  et rétablit sa domination au large des côtes brésiliennes. Il ne lâchera plus sa place jusqu'à la ligne d'arrivée.

Le navigateur vainqueur de The Ocean Race, Simon « SiFi » Fisher, qui avait aidé le skipper dans ses préparatifs météorologiques avant le début de la course, a admiré sa performance tout au long de l’épreuve.

« Charlie a fait un travail exceptionnel », déclare-t-il. « Il a navigué de manière très intelligente – c'est évidemment un marin très talentueux et, en tant qu'architecte naval, on a senti qu'il était très connecté à son bateau. »

« Pour moi, ajoute-t-il Fisher, c’était une combinaison de bonnes tactiques et stratégies, de bonne vitesse de bateau, et l’utilisation de ces deux éléments quand il en avait besoin. Dans ces courses, on peut facilement se retrouver dans une grande impasse et pousser trop fort, mais je pense que Charlie a vraiment bien su quand il fallait appuyer sur l'accélérateur pour creuser son écart, et quand il fallait être un peu plus conservateur. »

Ed Gorman (traduit de l’anglais)