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Le Vendée Globe ne ressemble à aucune autre course. Ce n’est ni une simple transatlantique ni un grand parcours dans le golfe de Gascogne, mais la course ultime. Un tour du monde en solitaire, sans escale ni assistance, considéré comme l'un des plus grands défis d'endurance sportive au monde.

L’ambiance est incomparable sur les quais des Sables-d’Olonne, où des dizaines de milliers de passionnés affluent chaque jour pour admirer la flotte record de 40 IMOCA en compétition dans la légendaire course du Vendée Globe.

Des visiteurs de tous âges et de tous horizons, venus de France et d’ailleurs, défilent dans le village départ, où l’on croise des cohortes d’enfants qui parcourent, émerveillés, les pontons en file indienne. Parmi eux se trouvent peut-être les futurs marins de demain, inspirés par leurs héros qui s’apprêtent à prendre le large pour un tour du monde en solitaire, sans escale ni assistance.

Pour cette dixième édition, le village s’est agrandi, avec des pavillons et des espaces de réception plus impressionnants que jamais. Les images des skippers sont omniprésentes, et chaque bateau est accompagné d’une silhouette grandeur nature du marin qui l’accompagnera à travers les océans, soulignant la singularité de ces 40 aventuriers. Durant les trois prochains mois, chacun d’eux partagera son périple au fil des tempêtes et des grandes étendues solitaires.

À cinq jours du départ, le calme règne sur les pontons. Les bateaux sont prêts, les préparations sont terminées depuis des semaines. Désormais, il ne reste qu’à embarquer les vivres frais avant de s’élancer pour plus de 24 000 milles de navigation ininterrompue. « Les bateaux sont prêts… tout a été terminé il y a des semaines », confie un membre d'équipe technique.

Durant ces derniers jours, les skippers sont disponibles pour saluer leurs fans et guider les invités sur leur bord, leur montrant le cadre où ils mangeront, dormiront et navigueront jusqu’au mois de janvier. Pour le Français Éric Bellion, cette édition est l’aboutissement d’un rêve de huit ans depuis sa première participation, terminée en neuvième position et en tête des débutants en 2009.

« C’est incroyable d’être ici », confie Bellion, assis sur un pare-battage à côté de son IMOCA flambant neuf, Stand As One, conçu par David Raison. Alors que des centaines de personnes passent, beaucoup filmant la scène, il avoue parfois ressentir le vertige en se rappelant les moments de peur intense de sa première aventure. « Mais en quelques minutes, je me rassure : mille après mille, je ferai de mon mieux », ajoute-t-il, serein et prêt à repartir pour ce voyage hors norme.

Pour Guirec Soudée, plus loin sur le ponton, c’est un tout autre état d’esprit. Souriant et détendu, celui qui a déjà fait le tour du monde avec une poule comme compagne de route aborde le départ avec un enthousiasme contagieux. « Ce sera une longue aventure, mais c’est justement ce que je recherche », s’amuse Soudée, impatient de monter à bord de Freelance.com. « Je suis prêt, et j’ai hâte de partir ! »

L’ambiance sur les quais impressionne aussi Soudée, émerveillé par le nombre de visiteurs et la curiosité qui les anime. « Les organisateurs ont fait un travail remarquable avec le village », reconnaît-il, enthousiaste.

Bellion compare volontiers cet événement aux Jeux Olympiques, un rendez-vous exceptionnel qui a lieu tous les quatre ans. « Les gens savent que c’est quelque chose de spécial. Tous les quatre ans, ils viennent rencontrer les "fous" qui se lancent dans cette course. Ils attendent des heures pour nous voir, et ils ont toujours un grand sourire. »

Les enfants sont au cœur de cette fête, et Bellion adore les voir, persuadé que cette aventure marquera durablement leur imaginaire. Sur un autre ponton, le skipper belge Denis Van Weynbergh partage cet enthousiasme. Pour sa première participation, il a réussi à mobiliser des milliers de fans dans son pays, et plus de 60 écoles suivent son projet avec passion.

« C’est incroyable de voir l’impact de cette course. Cela peut vraiment inspirer et montrer que rien n’est impossible », se réjouit Van Weynbergh, un peu débordé par l’effervescence autour de son bateau. « Tout cet engouement, les autographes, les échanges – c’est impressionnant », ajoute-t-il avec humilité.

Si aucun skipper ne parle de classement, tous visent un même objectif : franchir la ligne d’arrivée de ce marathon extrême. Bellion se souvient que lors de sa première course, il lui a fallu 40 jours pour surmonter ses peurs et entrer dans le rythme. Cette fois, il espère naviguer compétitivement de bout en bout, bien que l’augmentation de la flotte et l’arrivée des nouveaux foilers rendent le défi plus exigeant.

« Tout est possible dans le Vendée Globe, et je suis confiant dans les performances de mon bateau », dit-il. « Mais pour moi, l’important sera d’être fier de moi à l’arrivée. Si je surmonte un gros problème en route et que j’atteins les Sables, ce sera déjà une victoire. »

Quant à Soudée, il est clair sur ses objectifs : « Mon but est de terminer, de bien naviguer et de profiter de chaque instant. Le podium ? Bien sûr, j’aimerais, mais ce n’est pas mon but principal. C’est de vivre cette aventure pleinement. »