Oliver Heer : « Il est temps de retourner sur l’eau ! »
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Connaissez-vous Oliver Heer ? Ce Suisse au large sourire est doté d’une expérience plus que significative dans la course au large en tant qu’ancien boat captain d’Alex Thomson. Depuis, il est devenu skipper de son propre IMOCA et est inscrit au prochain Vendée Globe.
Sa saison précédente s’est terminée difficilement, avec un abandon sur la Transat Jacques Vabre, à cause d’une avarie sur le côté bâbord D1 de son gréement dormant, qui s’était détaché du mât de son IMOCA, un jour seulement après le départ.
Nous l’avons appelé pour avoir de ses nouvelles, avant une année riche en milles, puisqu’il participera aux deux transats du programme, avec le Vendée Globe en ligne de mire.
Tout d’abord, comment vas-tu ?
Je vais très bien, mais il est vraiment temps d’aller naviguer ! L’hiver a été intense au chantier. Ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas été sur l’eau, j’ai vraiment besoin de retourner au large. Je pense que ce sera le moment où je me sentirai encore plus épanoui !
L'année dernière, tu as été contraint de laisser ton bateau en Espagne lors de la Transat Jacques Vabre. Comment avez-vous organisé son retour à Port-la-Forêt ?
L'abandon lors de la Transat Jacques Vabre a été extrêmement frustrant. Nous nous sommes réfugiés en Espagne pour échapper à des conditions météorologiques difficiles, et nous avons dû attendre un certain temps avant d'avoir une fenêtre météo favorable pour reprendre la mer. Nous avons alors pris la décision de repartir prudemment, tenant compte de l'état de notre bateau. Une fois à terre, nous avons rapidement mis le bateau hors de l'eau pour des réparations nécessaires...
Comment as-tu surmonté cet événement ?
Dans ces moments-là, il est facile de ne pas voir tout en noir. En course au large, nous avons toujours des soucis. Le challenge consiste à trouver du positif dans ces situations négatives. Personnellement, j'ai vraiment cherché à tirer le meilleur parti de ce qui nous arrivait. Pour moi, c'était une opportunité de mettre notre bateau en chantier plus tôt que prévu, en vue de préparer la saison suivante !
D'ailleurs, comment s'est déroulé ce chantier d'hiver ?
Nous avons passé l'hiver chez Mer Agitée à Port-la-Forêt. Nous avons eu beaucoup de travail : mise à jour de l'électronique avec Pixel Sur Mer, installation de nouveaux panneaux solaires pour la production d'énergie à bord, acquisition de nouvelles voiles chez Quantum... Nous avons également reconstruit une casquette car l'ancienne n'était plus étanche. Au lieu d'essayer de la réparer, nous avons décidé d'en fabriquer une nouvelle. En prévision de la Transat CIC, où le froid et l'humidité seront de mise, il était crucial d'avoir au moins un endroit sec à bord.
Quand est prévue la mise à l'eau du bateau ?
C'est prévu pour lundi ! Nous avons quitté Mer Agitée aujourd'hui. Lundi, nous mettons le bateau à l'eau, puis nous l'installons sur son ber. Nous espérons pouvoir prendre la mer à la fin de la semaine prochaine !
Te sens-tu prêt pour la saison ?
Plus que prêt ! Je pense n'avoir jamais été aussi bien préparé mentalement et physiquement. Le bateau lui-même est en excellent état ! J'ai vraiment hâte de traverser l'Atlantique à deux reprises. Bien que les deux courses suivent presque le même parcours, elles seront très différentes.
Quels sont tes objectifs ?
Si nous parvenons, mon bateau et moi, à terminer les deux transats du printemps sans incident majeur, je serai extrêmement confiant pour le Vendée Globe. L'année dernière, nous avons obtenu de bons résultats lors de la Rolex Fastnet Race et du Défi Azimut. Maintenant, je voudrais prouver, à moi-même et aux autres, que je peux naviguer efficacement sur des parcours plus longs. C'est mon objectif principal pour The Transat CIC et la New-York Vendée - Les Sables d'Olonne.
J'aimerais également apprendre à ne pas toujours naviguer à 110 %, mais à 90 % lorsque cela est nécessaire pour protéger moi-même et le bateau. Les deux transats du printemps seront un excellent test pour cela !
Propos recueillis par Lucile Troël
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