Sébastien Marsset : d'équipier reconnu à skipper solitaire
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Après une superbe Route du Rhum, où il termine à la 11e place et premier IMOCA à dérives, couronnant ainsi une saison 2022 qui l'a vu se hisser à la 7e place du Championnat IMOCA GLOBE SERIES, Sébastien Marsset est impatient d'entamer sa saison 2023, soutenu par un nouveau sponsor titre.
L'accord avec l'entreprise française de matériaux de construction Foussier (aux côtés de Mon Courtier Énergie) est un nouveau marqueur de confiance envers un marin travailleur, talentueux et populaire, largement respecté au sein de la Classe. Dès ses débuts en IMOCA, Sébastien a clairement montré qu'il était capable de jouer des coudes peu importe l'âge ou la conception de son bateau. Son projet soutient également le fonds de dotation Handicap Agir Ensemble, créé en 2011, qui porte des projets innovants et solidaires en faveur des personnes en situation de handicap.
Né à Paris il y a 38 ans, et n'étant pas issu d'une famille de marins, Sébastien a un parcours atypique pour un skipper IMOCA. Après une Mini Transat en 2007, il apprend le métier au sein du Groupama Sailing Team de Franck Cammas lors de la Volvo Ocean Race 2011-12, bien qu'il n'ait pas participé à la course elle-même.
Cette expérience inestimable a été suivie par son intégration en tant que membre de l'équipage du team Alvimedica de Charlie Enright (USA) lors de l'édition 2014-15, ce qui l'a propulsé au rang de marin de haut niveau et lui a permis de participer ensuite, à un tour du monde en 47 jours lors d’un Trophée Jules Verne avec Spindrift Racing en 2016.
C'est avec ce CV bien rempli qu'il est revenu sur la scène du solitaire et de l'IMOCA en 2019. "Avec Groupama, j'ai appris avec Franck, Charles (Caudrelier), Thomas (Coville) et Damian (Foxall), en tant qu'équipier de moins de 30 ans ",se souvient-il. "J'étais vraiment jeune et j'ai profité de l'expérience à fond. Ensuite, en travaillant avec Charlie et Mark (Towill), j'ai fait partie de l'un des plus jeunes équipages de la course. Pendant 10 ans, j'ai beaucoup navigué en équipage sur des Volvo 70, des VO65 et aussi un grand multicoque avec Spindrift. Et donc oui, mon parcours est inhabituel dans ce circuit car je suis passé du statut d'équipier reconnu, comme aussi avec Roman (Attanasio) en IMOCA, à celui de skipper en solitaire".
Sébastien, qui a abandonné l'Optimist à l'âge de 10 ans parce qu'il détestait la voile, avant de reprendre à l'adolescence, pense aujourd'hui que rien ne l'empêche de terminer des courses importantes du circuit, même si son vieux bateau conçu par Farr date de 2006.
"Je ne veux pas me concentrer uniquement sur les bateaux à dérives, car je serais aussi très content de passer devant certains foilers récents",admet-il. "Dans mon esprit, il n'y a qu'un seul classement - le classement général de chaque course - et c'est ce que je regarde. Néanmoins, lorsque je pense aux optimisations de mon bateau, je me concentre naturellement sur les meilleurs bateaux à dérives."
Les bateaux qu'il suit de près sont Monnoyeur-Duo for a Job (VPLP Verdier, 2010) de Benjamin Ferré, Lazare (Finot-Conq, 2007) de Tanguy Le Turquais et Fives Group-Lantana Environnement (Farr, 2006) de Louis Duc."Louis est peut-être un peu en avance sur moi en termes de développement, car son bateau a une nouvelle étrave, un nouveau mât aile et il a aussi changé les dérives. Je regarde donc ce qu'il fait en termes de développement et j'essaie de voir ce que je peux me permettre sur le mien. Ensuite, sur l'eau, je ne regarde que le classement général".
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Impatient de démarrer la saison 2023, Sébastien va devoir faire l'impasse sur le Guyader Bermudes 1000 Race, dont le départ est donné le 7 mai de Brest, car la réparation d'un vérin de quille ne sera pas achevée avant la fin du mois de mai. En attendant, il envisage de faire un peu de Waszp ou de rejoindre l'une des cinq équipes de The Ocean Race pour une étape.
À terme, il aimerait diriger sa propre équipe dans The Ocean Race."Oui, bien sûr", déclare-t-il lorsqu'on lui a demandé il y a quelques jours s'il envisageait de le faire à l'avenir."J'adore cette course, c'est mon objectif depuis des années. J'aime vraiment naviguer au plus haut niveau avec des équipages internationaux sur tous les océans du monde, alors si j'en ai l'occasion, je le ferai, c'est sûr".
Sur cette édition, Seb avoue avoir été"impressionné par les bateaux dans le Sud et aussi par la ténacité des équipages, capables de surmonter de gros défis. Par exemple, si vous regardez 11th Hour Racing Team, ils ont fait face à de nombreux problèmes mais n'ont jamais baissé les bras. Je leur souhaite donc bonne chance pour cette étape qui les mènera à leur port d'attache de Newport".
Sébastien utilise un mot intéressant pour décrire l'impact de The Ocean Race sur l'IMOCA. Il la qualifie d'accélérateur."C'est vraiment intéressant à suivre parce que c'est un peu comme un accélérateur pour appréhender la manière d’utiliser un IMOCA, parce que vous pouvez faire beaucoup plus en équipage qu’en solitaire. Nous apprenons donc probablement beaucoup plus vite que par le passé grâce à ce nouveau programme équipage", explique-t-il.
Et l'avenir ? Le rêve du Vendée Globe, puisque Seb envisage de faire ses débuts dans la plus grande des courses en solitaire."L'année dernière a été bonne, nous avons travaillé dur, nous sommes donc satisfaits de nos résultats",résume le skipper."Réussir à faire la même chose pour le Vendée Globe serait très bien pour moi. Je continue à naviguer le plus possible car c’est que je fais en général ; quel que soit le bateau que j'ai."
Ed Gorman (traduit de l’anglais)
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