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En franchissant la ligne ce 3 février à 12h37 en 17e position, après 84 jours, 23 heures et 35 minutes de course, Tanguy Le Turquais réalise un rêve : aller au bout de son Vendée Globe.

 Le marin était déjà dans le chenal il y a quatre ans pour saluer l’arrivée de sa compagne, Clarisse Crémer. C’est là que son désir de Vendée Globe s’est fait plus fort, avec Lazare, cette association qui a donné un sens à son engagement. Pendant tout son tour du monde, Tanguy a été fidèle à ce qu’il est. Le marin a d'abord fait honneur à ses qualités de régatier en se battant jusqu’au bout à l’image de ce sprint final dans les derniers milles et dans lequel il bat sur le fil Alan Roura de seulement 20 minutes et 15 petites minutes après Benjamin Ferré.

Et puis Tanguy est resté cette personnalité entière, soucieux de se donner à fond et de raconter l’incroyable variété d’émotions qu’il a ressenties.

Il a cru de bout en bout à ce projet qu’il a monté avec patience et abnégation. Lorsque Tanguy est présent sur des semi-rigides pour accueillir Clarisse en 2020, il est à bord avec des « colocataires » de Lazare. C’est là qu’émerge l’idée de s’élancer à son tour, avec le nom de l’association inscrit dans les voiles. Sa préparation n’a pas été un long fleuve tranquille mais le skipper, révélé à la Mini-Transat (6e en 2013), a su résister à tout.

Après avoir galéré et enchaîné les pépins techniques à la Transat Jacques Vabre (2023), il n’a qu’un jour en Martinique pour repartir dans l’autre sens et disputer le Retour à la base, course qualificative pour le Vendée Globe. Tanguy parvient cet incroyable tour de force au bout de l’effort, ce qui lui garantit sa participation au plus connu des tours du monde. Au printemps dernier, sa 11e place à The Transat CIC démontre qu’il a les capacités à se mêler à la bagarre pour les places d’honneur. 

Pas épargné par les galères 

Tanguy l’a démontré à nouveau pendant ce Vendée Globe en tentant en permanence de tirer le meilleur de son bateau à dérive droite. Au fil de son parcours, le marin ne sera pas épargné par les conditions avec de fortes dépressions au cap de Bonne Espérance, aux Kerguelen et au cap Leeuwin notamment. À chaque fois, le bateau souffre et oblige à transformer la zone de vie en atelier de bricolage à cause de lattes de grand-voile explosées, du décollement d’une cloison ou encore d’une avarie de structure…

À chaque fois, malgré la décharge d’effort et la fatigue, Tanguy donne tout, s’accroche, répare, résiste, repart. Son abnégation est récompensée sportivement : il parvient à revenir sur le groupe de Jean Le Cam qui le distançait de 900 milles dans les mers du Sud. En fin de course, il est au coude-à-coude dans un groupe de huit skippers où la bataille fait rage jusqu’au bout. Le skipper de Lazare a également su faire vivre son aventure. Il a raconté l’éloignement avec sa fille Mathilda, sa fierté à propos de sa compagne Clarisse Cremer qui a bouclé le Vendée Globe il y a tout juste une semaine, mais aussi ses hallucinations - des pirates qui monteraient à bord –, sa joie de vivre la régate à fond et son plaisir à profiter sans compter de magnifiques couchers de soleil.

Sa course en chiffres

Heure d'arrivée (heure française) : Lundi 3 février 2025 à 12h37
Temps de course: 84j 23h 35min 29s
Écart au premier: 20j 04h 12min 40s

Tanguy Le Turquais a parcouru les 23 906 milles du parcours théorique à la vitesse de 11.72 nœuds.
Tanguy Le Turquais a réellement parcouru 27 863 milles à 13.66 nœuds de moyenne.

Source : Vendée Globe